"La Nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte à l'instruction, à la formation professionnelle et à la culture ; l'organisation de l'enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l'Etat."
(Code éducation L.141-1)
La fédération de parents
d'élèves FCPE a dénoncé ce lundi 24 novembre le manque de moyens
affectés à l'école publique, évoquant un "détournement des fonds
publics" au profit des écoles privées à caractère confessionnel.
« On a beaucoup parlé ces derniers temps de la laïcité à propos
des mamans voilées qui accompagnent les enfants lors des sorties
scolaires », se souvient Rodrigo Arenas, dénonçant « un faux problème ».
« Le vrai problème de la laïcité, c’est le financement des écoles
confessionnelles aux dépens des écoles publiques », a estimé le
secrétaire général adjoint de la première fédération de parents
d’élèves, lors d’une conférence de presse à Bobigny.
Selon lui, les écoles publiques « ne répondent plus à leurs missions car leurs moyens sont détournés ».
Selon la FCPE, de nombreuses communes sont dépourvues d’écoles
publiques, notamment dans l’ouest de la France, où les parents sont
souvent obligés d’inscrire leurs enfants dans le privé, faute
d’alternative.
« On n’est pas contre l’enseignement privé », précise Guillaume
Dupont, responsable FCPE du Maine-et-Loire. « Mais quand les parents
souhaitent inscrire leurs enfants dans le public et qu’ils sont assez
nombreux (…) l’Etat doit remplir sa mission ».
Dans ce département, 83 communes n’ont toujours pas d’école publique,
selon la FCPE, alors qu’une cinquantaine d’entre elles ont une école
catholique.
« Cette situation touche aussi le secondaire », souligne M. Dupont,
qui évoque notamment le cas de Beaupréau (sud du Maine-et-Loire), où
30.000 habitants n’ont pas accès à un collège public.
« Ça fait 30 ans qu’on demande la construction d’un collège.
Aujourd’hui, si vous voulez scolariser vos enfants dans le public, il
faut faire 20 kilomètres », s’agace le responsable de la FCPE, qui
demande au ministère « de lancer les travaux à la place du Conseil
général » si celui-ci « persiste dans son refus ».
En France, près de 84% des enfants en moyenne fréquentent l’école
publique. Un chiffre qui tombe à près de 50% dans certains départements,
comme la Vendée ou le Morbihan.
Collège de Beaupreau. La ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud Belkacem saisi le recteur de l’académie
Sur une nouvelle demande de Jacques Auxiette, President du
Conseil régional des Pays de la Loire, la ministre de l’Education
nationale, Najat Vallaud-Belkacem, interroge Christian Gillet et saisi
le recteur d’académie sur la question du collège public de Beaupréau en
demandant qu’une étude de faisabilité du projet soit à nouveau réalisée.
Jacques Auxiette, président de la Région Pays de la Loire, qui
dénonçait encore dernièrement le projet de modification des secteurs des
collèges du Maine-et-Loire qui a été présenté aux acteurs concernés par
le Conseil général le 5 novembre rappelait : « En souhaitant
réduire le secteur du collège de Montfaucon-Montigné, ce sont les
effectifs du collège Le Pont de Moine que le Conseil général dégonfle
artificiellement pour baisser les seuils qu’il s’était lui-même fixé et
ainsi ne pas avoir à construire de collège public à Beaupréau. C’est
également par effet domino les collèges du secteur privé qui s’en
trouveront renforcés. ».
Une déclaration qui fait suite à un courrier envoyé le 1 er septembre
à la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem lui
demandant « d’analyser l’opportunité de mettre en oeuvre
l’article L211-3 du Code de l’éducation qui permettrait à L’Etat de
pallier la déficience du Conseil général en construisant à sa place un
collège public à Beaupréau » et Jacques Auxiette d’affirmer « En
restant sourd à nos demandes et en ne respectant pas les engagements
pris, le Conseil général du Maine-et-Loire refuse de pourvoir à une
organisation convenable du service public dans cette zone où certains
élèves doivent faire près de deux heures de transport pour aller au
collège public le plus proche »
La ministre de l’éducation lui a répondu hier « Le Conseil
général de Maine-et-Loire avait souhaité que le seuil de 750 élèves,
répartis sur les deux établissements de Montfaucon-Montigné et
Montrevault soit atteint avant d’envisager la création d’un nouveau
collège dans la commune de Beaupréau. Les dernières analyses effectuées
montreraient que ce seuil a été atteint à la rentrée 2014, et que les
effectifs pourraient encore augmenter dans les années à venir. »
Najat
Vallaud-Belkacem, ministre de l'Education nationale, a demandé que que
l'étude sur la faisabilité du projet de collège public à Beaupréau soit
de nouveau analysée.
Dans un courrier en réponse à Jacques Auxiette Najat
Vallaud-Belkacem semble sensible aux arguments du président du conseil
régional des Pays de la Loire. « Les dernières analyses
effectuées montreraient que le seuil [de 750 élèves dans les collèges
publics des alentours] a été atteint, et que les effectifs pourraient
augmenter dans les années à venir », écrit-elle.
Ce seuil
avait été fixé, en 2007, comme préalable par le conseil général du
Maine-et-Loire pour construire un collège public à Beaupréau.
La ministre a sollicité le recteur d'académie « afin que l'étude sur la faisabilité du projet soit de nouveau analysée ».
Elle
ne répond en revanche pas explicitement à Jacques Auxiette qui lui
propose que l'État se substitue au conseil général, comme la loi le
permet, en se faisant ensuite rembourser.